Les dentistes s’obstinent à faire la conversation pendant qu’ils triturent nos molaires !
« Je ne sais pas si le vôtre est différent, du genre muet, mais mon dentiste actuel (et les précédents d’ailleurs), se sent obligé de me faire la conversation pendant mes chantiers dentaires. »
Est-ce que cela est lié au fait que je suis aussi souple qu’une brique et que la pitié lui fait faire n’importe quoi pourvu que je ne me mette pas à arracher la mousse du fauteuil ?
Toujours est-il que, malgré ma bonne volonté, il m’est surtout difficile de répondre à ses questions lorsque j’ai l’équivalent d’une boîte à outils dans la bouche et qu’un filet de bave qui me relie au crachoir et au dentiste (Spiderman n’a rien inventé).
1ère hypothèse : Le sentiment de supériorité
C’est une situation très embarrassante et je soupçonne les dentistes de jubiler à chaque intervention. Franchement… ça ne vous est jamais arrivé d’entendre : « vous avez passé de bonnes vacances ? » et de répondre « humm slllluuuuppppss haaa crééééé onnness sluppppppsssssss » (bah, oui, avec un aspirateur à bave, pas facile d’avoir la diction d’Armande Altaï). Peut-être font-ils des économies de psy ? Une « écoute » qui vous paye par dessus le marché, c’est tout bénéf ☺
2ème hypothèse : C’est tellement dégueu qu’ils doivent détourner leur attention
Boucher une dent creuse, ce n’est pas ce qu’il y a de plus sexy au monde. La chance du patient dans son malheur, c’est de ne pas avoir accès aux coulisses mais le dentiste, lui, voit non seulement les coulisses de l’enfer mais en plus les trucs qui traînent dedans comme les restes de la dinde de Noël coincés depuis 1 an, bolduc inclus et un reste de la paille du cocktail pris cet été à la terrasse de bar de la plage…
Pas facile comme métier mais pas le pire, les proctologues sont-ils aussi bavards ? L’avantage c’est que même le ventriloque a sa chance.
3ème hypothèse : je lui fais pitié
C’est sans doute l’hypothèse la plus probable. Il faut dire que je lui ai confié (avec l’aspi-bave en bouche bien sûr) mes mésaventures dentaires… surtout celle dont j’ai encore honte aujourd’hui. Imaginez… un jeune dentiste beau comme un dieu, vous avez tout juste 18 ans (et juste niaise comme il faut), il vous fait un détartrage et lorsqu’il termine son oeuvre, un filet de salive vient se répartir mollement sur votre visage (en diagonale)… Il se penche sur vous et constate les dégâts en poussant un « oups » extrêmement humiliant !
Là, histoire de vous achever, il entreprend de vous éponger le visage consciencieusement… La HONTE !!!! et sex appeal en berne au passage ! Constatant ma face pivoine, il décide de détourner mon attention en entreprenant un polissage à base de projection d’une poudre de perlimpinpin d’un joli vert de bronze sur mes quenottes rutilantes et là, je me retrouve saupoudrée de la tête au pied façon vieille momie fraîchement exhumée…
En conclusion : j’admire les gynécologues.